Les Lucs sur Boulogne, un peu d’histoire locale

Notre lieu de mariage porte un nom qui n’évoque peut-être rien pour vous. Pourtant, l’histoire locale a profondément marqué les Lucs sur Boulogne. Ce village se trouve au coeur de ce qu’on appelle la Vendée militaire, théâtre des guerres entre vendéens et républicains qui ont succédé aux insurrections des premiers qui refusaient de se soumettre au nouvel ordre révolutionnaire. Et en 1794, un événement particulièrement marquant s’y déroulera.

Les guerres de Vendée

Elles ont eu lieu de 1793 à 1796 sur la rive gauche de la Loire, dans une région qui comporte l’actuelle Vendée, mais aussi une partie de la Loire-Atlantique et du Maine et Loire. 

Il s’agit à l’origine d’une révolte paysanne : la République avait déclaré la guerre à l’Autriche et ordonné une levée en masse de troupes, ce qui souleva un certain mécontentement dans de nombreuses communes de province et une refus de la part de certains conscrits de partir faire la guerre aux frontières. 

Plus profondément, les vendéens attachés à leur religion catholique voyaient d’un mauvais oeil la Constitution Civile du Clergé, réorganisation de l’Eglise par l’Etat qui modifiait en profondeur la pratique religieuse. 

De soulèvements en insurrections, le mouvement prend des allures de guerre lorsque les paysans commencent à faire appel à l’aristocratie pour prendre la tête des troupes qui se transforment en véritable armée: l’Armée Catholique et Royale. 

Celle-ci connaît un certain nombre de victoires contre les « Bleus », soldats républicains, créant dans le territoire de véritables poches de résistance à la République.

Le massacre du Petit Luc

Mais ces succès seront de courte durĂ©e: la Convention Nationale dĂ©cide de mettre fin Ă  ce conflit en employant les grands moyens. De janvier Ă  mai 1794 , les colonnes infernales, nom donnĂ© aux colonnes incendiaires commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral rĂ©publicain Turreau, ont pour mission, après l’anĂ©antissement de l’ArmĂ©e catholique et royale, de dĂ©truire les derniers foyers insurrectionnels du Grand- Ouest. Les ordres sont simples : exterminer les insurgĂ©s, femmes et enfants inclus ; saisir les rĂ©coltes et les bestiaux ; incendier les villages et les forĂŞts. 

Le 28 février, les soldats arrivent au Petit-Luc et massacrent 564 personnes dont 110 enfants de moins de 7 ans. Les civils sont rassemblés dans l’église du village à laquelle les soldats mettent le feu.

La commune est attachée à garder en mémoire le souvenir de cet épisode qui fait des Lucs-sur-Boulogne un véritable Oradour-sur-Glane vendéen. A une dizaine de minutes à pieds de l’église du mariage, vous pouvez visiter la chapelle du Petit-Luc, construite sur les lieux du massacre (ici précisément) dans laquelle les noms et les âges des habitants martyrisés sont gravés sur des tables de marbre. Le Mémorial, érigé en 1993 par le Département de la Vendée, commémore ce massacre. Un spectacle du Puy du Fou, « le Dernier Panache », met en scène cet épisode marquant de l’histoire locale.

L’église Saints-Pierre et Paul

L’église de notre mariage a Ă©tĂ© construite en 1902 pour remplacer l’église paroissiale du XIVe siècle incendiĂ©e Ă  plusieurs reprises. On l’appelait autrefois l’église du « Grand Luc » pour la distinguer de celle de la paroisse du « Petit Luc » dont la commune Ă©tait mitoyenne. 

C’est l’église du Petit Luc qui a été le théâtre du massacre de 1794. Mais l’actuelle église constitue un mémorial de ce qui s’est produit quelques centaines du mètres plus loin. En effet, le curé de Notre Dame du Grand Luc pendant la guerre de Vendée, Barbedette, a été le témoin et seul survivant du massacre

Les vitraux retracent son histoire, les rosaces Ă©voquant la mort du CurĂ© Voyneau, curĂ© de Notre Dame du Petit Luc et des nombreuses victimes du 28 fĂ©vrier 1794. Plus d’informations sur les vitraux sont disponibles ici.